Blessure d'humiliation

 


 

Nous abordons la troisième des cinq blessures de l’enfance, ou blessures de l’âme. Rappel sur la notion de masque : il représente un type de personnalité qu’on adopte, avec son caractère, ses façons de penser et ses comportements. Par exemple : quand une personne se sent humiliée, elle porte son masque de « masochiste », c’est-à-dire qu’elle adopte le comportement d’une personne masochiste. Le mot « masochiste » peut déranger et il est nécessaire de préciser son sens. Ici, il renvoie à l’idée que la personne va se faire souffrir en s’humiliant elle-même, avant que les autres ne le fassent, ou qu’elle va se faire souffrir en prenant trop de choses sur elle pour ne pas se sentir humiliée.

 


 

L’enfant s’est senti brimé dans ses envies, contrôlé au moment du développement des fonctions du corps : manger tout seul, être propre, être autonome dans ses déplacements. C’est souvent un enfant qui s’est senti restreint dans ses envies de bouger parce qu’il ne devait pas se salir, qui a ressenti du dégoût de la part de ses parents par rapport à ses fonctions naturelles. Le contrôle s’est effectué par l’humiliation, la honte, comme un « Tu as vu comme tu es sale ! » claironné bien fort devant tout le monde.

La blessure d’humiliation est éveillée entre un an et trois ans. Elle se vit le plus fortement avec le parent qui a pris soin de l’enfant au moment de l’acquisition de l’autonomie, généralement la maman.

 


 

    Pour ne pas avoir honte, le masochiste veut se montrer très performant : il prend beaucoup sur son dos. Et plus il en prend sur son dos, plus il prend du poids. Quand le masochiste semble tout faire pour les autres, c’est en fait pour se créer des contraintes. Inconsciemment, il a la croyance que, pendant qu’il aide, il ne fera pas honte aux autres. Mais, en se comportant de cette manière, il se sent humilié parce qu’il trouve qu’on abuse de lui et qu’il est rarement reconnu pour tout ce qu’il fait.

    Le masochiste a de la difficulté à exprimer ses vrais besoins parce que, depuis son plus jeune âge, il s’empêche de parler de peur d’avoir honte ou de faire honte à quelqu’un et, particulièrement à sa mère. Sa peur d’avoir honte fait qu’il a du mal à s’ouvrir aux autres, à se confier.

    Le masochiste est très souvent hypersensible et la moindre petite chose le blesse. Donc, il fait tout pour ne pas blesser les autres. Si quelqu’un se sent malheureux dans son entourage, il se sent responsable. En étant à l’affût de l’humeur de ceux qui l’entourent, il n’écoute pas ses propres besoins. Il se fait souffrir en ne les écoutant pas et alimente ainsi son masque.

    La liberté est très importante pour le masochiste : ne rendre de compte à personne, faire ce qu’il veut quand il veut. Quand il se sent libre, il s’éclate sans limites. Et là, il a souvent honte parce qu’il se sent humilié par le regard des autres. La plus grande peur du masochiste est donc la liberté. C’est pourquoi il y a beaucoup d’énergie bloquée dans son corps. S’il arrivait à se permettre d’être libre sans honte, il débloquerait l’énergie et son corps mincirait.

    Plus il subit d’humiliations, plus il prend du poids pour se protéger. La nourriture est une façon de se gratifier lorsqu’il trouve que les situations sont trop dures. Quand il commence à se gratifier par d’autres moyens, il a moins besoin de compenser dans la nourriture. Mais il ne doit pas s’en vouloir pour cette attitude parce que c’est ce qui l’a aidé à pouvoir continuer à vivre. Il a eu besoin de son poids pour prendre sa place, pour montrer qu’il était solide.

 


 

Pour devenir conscient de sa blessure d’humiliation, le masochiste doit reconnaître à quel point il a eu honte de lui ou combien d’autres personnes ont pu avoir honte de lui. Il doit devenir conscient de toutes les fois où il s’humilie lui-même, où il s’abaisse. Un autre moyen pour devenir conscient est de regarder s’il a tendance à prendre sur son dos les responsabilités ou les engagements des autres.

Faire des étirements physiques, se faire masser, entreprendre un travail d’expression vocale sont des activités qui aident beaucoup à lâcher progressivement le masque de masochiste.

 


 

Ne vous désolez pas si, au fil de la lecture des articles, vous vous reconnaissez dans toutes les blessures. Tout d’abord parce qu’avoir les cinq blessures est très courant. Ensuite parce que, généralement, nous ne faisons pas face à toutes les blessures en même temps à l’âge adulte. Le fait que la forme de notre corps évolue au cours de la vie en est un signe. Donc, pas de panique : la vie met sur notre route tout ce qui est nécessaire pour guérir tranquillement nos blessures, si nous acceptons de nous en occuper.

 


 



15/12/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 126 autres membres